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Le jeu de quilles :
"Les treis seurs"
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François ENAULT (1869-1918).
Parmi tous les talents de François ENAULT : la peinture. Les deux tableaux présentés ici l'attestent. Le premier lui est attribué sans crainte, il faisait partie de l'exposition organisée par sa famille à Sauxemesnil dans le cadre de la fête des potiers en 2011. Le second tableau (collection particulière) peut à mon avis lui être attribué aisément : même composition, mêmes personnages, même lieu (?) et même technique.
J'ai choisi ces deux tableaux comme illustration du jeu de quilles, car ils permettent d'attester, avec une bonne précision, la pratique du jeu de quilles "les treis soeus" dans le Cotentin, fin XIX début du XXème. |
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Extrait de Valcanville par Charles LEPELEY, Editions Notre-Dame Coutances 1957
"Ces gens d’un autre âge, d’une simplicité proverbiale, se contentaient – mieux encore, se faisaient grande joie – de divertissements qui maintenant ne divertiraient personne, tels les jeux de quilles, de la toupie ou de la galoche, et encore une seule fois par semaine, le dimanche. C’était l’après midi, d’ordinaire devant une auberge où les joueurs ne manquaient pas d’entrer « la partie » finie, avant de regagner leur domicile pour faire le travail accoutumé . Remarquons que cette distraction ne commençait qu’après l’office des vêpres; l’immense chœur de l’église de Valcanville y regorgeait d’hommes, plus que maintenant les jours de Pâques ou de la Toussaint, tous les dimanches de l’année."
Cet extrait permet lui aussi d'attester la pratique de ce jeu au début du XXème, dans une région du Val de Saire où il a été assez vite abandonné
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La pratique d'un jeu d'argent toléré après guerre
Le but du jeu consiste à faire tomber le plus de quilles possible.
Le jeu de quilles était un jeu argent encore toléré jusque dans les années 1980-1990.(voilà pourquoi je vais parler en francs)
Le "rabouleu" apporte les quilles et la boule. Il met en place les quilles.Il prélève 10% sur les enjeux.
Pour entrer dans le jeu, chaque joueur doit apporter sa contribution, par exemple 1F.
Celui qui fait tomber le plus de quilles a le droit de rejouer sans nouvelle contribution. En cas d'ex oequo, les joueurs sont désignés par le vocable "frères". Ils peuvent rejouer sans contribution et jouent en premier.
Les autres appelés "bâtards" peuvent rejouer, mais pour rentrer dans le jeu doivent payer.
Si 10 joueurs avaient contribué pour 1F chacun, la "poche" contient 10F, les bâtards doivent contribuer à hauteur de 10F/2 soit 5F.
la partie reprend alors dans les mêmes conditions.
La poche augmente donc rapidement.
Un gagnant peut décider de "lever" la poche, il donne 10% au "rabouleu" et peut restituer la moitié de la dernière mise aux perdants, sauf s'il a été affirmé "direct". C'est une façon de prolonger le jeu en ne "ruinant" pas trop vite les participants.
La plus grosse poche qui m'a été signalée était de 230.000F.
J'avais entendu parlé d'un joueur qui avait gagné le prix de son vélo. La personne à qui je rappelais cette anecdote s'est empressée de préciser vélomoteur.
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Les photos noir et blanc datent du début des années 1980-1990.
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Montfarville
Dimanche 12 juillet 2015 |
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Hauteur des quilles : 70cm |
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La prise en main se fait aussi bien par un droitier qu'un gaucher.
Poids d'environ 4 kg |
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Vocabulaire
Rentrer
Poche
bâtard
Frère,
Direct
Sauvage
Relever
Rabouleu
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